Plantes médicinales : retour aux fondamentaux

 

Le problème des plantes victimes de leur succès

Les « simples » sont des plantes médicinales qui déçoivent toujours les gens parce qu’elles sont trop… simples !

Persil, thym, romarin, basilic, ail… Les gens n’y croient plus. Ces plantes sont « trop » courantes !! Trop bon marché.

Du coup, on suppose qu’elles ne servent à rien.

Le paradoxe du succès

En réalité, c’est parce qu’elles sont bonnes pour la santé que ces plantes sont partout dans notre cuisine.

Les gens ne mesurent pas ce que serait leur santé s’il n’y avait plus ces plantes dans leurs assiettes.

Mais on voit le résultat sur les populations qui les délaissent. Celles qui ne se nourrissent plus que de malbouffe, chips, sucreries, et ne consomment plus jamais de persil ciselé, de basilic et d’ail frais, de thym odorant.

Partout, c’est l’obésité, l’hypertension, le diabète, l’arthrose, le cancer, la dépression, la stérilité.

Le snobisme des spécialistes des plantes

Il n’empêche que, quand vous enseignez les plantes, vous vous sentez bête de parler des plantes banales.

Vous vous valorisez cent fois plus en vantant les vertus de l’aspérule odorante, du petit grain bigaradier, de la jusquiame ou de la potentille ansérine.

« Comme vous êtes savant, comme on vous admire !! »

Eh oui ! c’est comme ça que fonctionne l’humanité…

Je préfère le pissenlit et la camomille

Et pourtant, à choisir, je préfère le pissenlit, la camomille, la sauge, le persil, à je ne sais quelle plante mystérieuse ou exotique.

Et je ne suis pas le seul.

Quand des amis me rendent visite, je les emmène dans mon jardin s’ils le souhaitent.

Au passage, je cueille une courgette, quelques belles tomates, une salade, des aubergines, de la rhubarbe, des épinards, une botte d’oignons ou d’échalotes fraîches, selon la saison.

Une récolte particulièrement abondante de mon potager fin août.

C’est toujours un moment de plaisir (surtout pour moi !), et chacun s’étonne de l’odeur et des belles couleurs de ces légumes si frais.

Mais l’excitation est à son comble quand je coupe des plantes aromatiques (qui sont, pour la plupart, aussi médicinales) pour les ajouter dans le cageot.

Je ne parle pas de plantes rares. Je parle des herbes qui se trouvent dans tous les potagers bien tenus, dans tous les « jardins de curé », comme on disait autrefois.

Avez-vous récemment approché votre nez d’un plant de camomille en plein mois d’août ? Froissé une feuille de sauge ? Cueilli, même délicatement, une branche de romarin ? Saisi une touffe de thym citron ou de thym curry ?

Vous avez alors été enveloppé d’effluves d’huiles essentielles bienfaisantes qui ont parfumé l’atmosphère plusieurs minutes autour de vous. Vos mains ont été imprégnées de l’odeur.

Dans le cageot qu’ils emportent dans leur voiture, ce sont elles qui embaument mes visiteurs (avant de faner bien tristement dans un frigo… Les simples, en effet, sont toujours meilleurs consommés tout de suite).

Retour aux fondamentaux : les vertus de ces plantes

Tout ça pour dire que je nai pas honte de rappeler les vertus de quelques plantes parmi les plus communes :

La sauge

La sauge est un antiseptique essentiel. Elle empêche les plaies de s’infecter, et elle évite les germes dangereux dans la nourriture. C’est pourquoi on la met toujours avec les plats de porc qui, mal cuits, peuvent rendre malades.

De même, elle agira dans les intestins contre les infections et apaisera l’inflammation.

Le mot « sauge » vient, d’ailleurs, du latin salvare, qui signifie « guérir », « sauver ».

Ciselez de la sauge et mélangez-la avec du beurre la prochaine fois que vous servez du poisson. Mettez-en avec du citron dans votre poulet avant de le faire rôtir.

La sauge, utile pour relever vos plats et comme antiseptique naturel.

Le basilic

Le basilic agit contre les coliques, les gaz, les nausées, l’anxiété, l’insomnie.

Faites-en du pistou avec de l’ail et de l’huile d’olive…

Ajoutez-le dans les salades (tomates, laitue), les soupes, les omelettes.

L’odeur du basilic se reconnait immédiatement. Cueillez le l’été et congelez le pour parfumer vos plats toute l’année.

Thym et origan

Ces deux herbes de Provence ont des propriétés très proches.

Utilisez l’une ou l’autre, ou bien mélangées. Elles sont anti-inflammatoires et particulièrement utiles contre le syndrome métabolique : tout ce qui est hypertension, excès de sucre sanguin, surpoids, résistance à l’insuline…

Le thym est efficace contre le rhume, la toux et les problèmes urinaires.

Mettez-en dans vos sauces à base de tomates, vos marinades, les viandes grillées, et faites-en des infusions.

 A utiliser sans modération, le thym est aussi bon en gout que pour la santé.

Le persil

Eh non, je n’ai pas honte non plus de vous vanter les bienfaits du… persil !

C’est un excellent détoxifiant qui protège votre foie, sans même que vous vous en rendiez compte.

Riche en polyphénols, il est anti-inflammatoire et protège le cœur et les artères.

Vous pouvez en mettre absolument partout. Une branche de persil frais sur n’importe quel plat, cru ou cuit.

Facile à cultiver dans un potager ou en pot, le persil relèvera chacun de vos plats.

Une meilleure santé, sans vous en rendre compte

Faites confiance aux plantes.

Plus vous ajouterez d’herbes aromatiques, d’épices, de plantes fraîches, dans votre cuisine, mieux votre santé s’en portera, globalement.

Vous ne vous en rendrez pas forcément compte. Car on fait plus attention aux maladies qu’à la bonne santé. On ne s’étonne pas de ce « silence du corps » qui caractérise une personne en bonne santé. On croit que c’est normal quand on est habitué à aller bien.

Ainsi, peu de personnes en bonne santé se réveillent le matin en se disant : « Oh ! je n’ai aucune douleur au ventre ! Ni aux articulations ! Ni à la tête ! »

Elles ne se rendent pas compte comme c’est agréable. Et elles ne se doutent pas qu’elles doivent leur bonne santé, pour partie, à ces innocentes petites plantes qui parsèment leur nourriture, trois fois par jour, depuis des décennies.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis